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V-1. Les principales vertus.



§ 1. Les vertus théologales.

856. Qu’est-ce que la vertu surnaturelle?
La vertu surnaturelle est une qualité que Dieu infuse dans l’âme et par laquelle on a de l’inclination, de la facilité et de la promptitude à connaître et à faire le bien par rapport à la vie éternelle.

857. Combien y a-t-il de vertus surnaturelles principales?
Il y a sept vertus surnaturelles principales, savoir: trois théologales et quatre cardinales.

858. Quelles sont les vertus théologales?
Les vertus théologales sont: la foi, l’espérance et la charité.

859. Pourquoi la foi, l’espérance et la charité sont-elles appelées vertus théologales?
La foi, l’espérance et la charité sont appelées vertus théologales parce qu’elles ont Dieu pour objet immédiat et principal, et que c’est Lui qui les met en nous.

860. Comment les vertus théologales ont-elles Dieu pour objet immédiat?
Les vertus théologales ont Dieu pour objet immédiat parce que, par la foi, nous croyons en Dieu et nous croyons tout ce qu’il a révélé; par l’espérance, nous espérons posséder Dieu; par la charité, nous aimons Dieu et, en Lui, nous nous aimons nous-mêmes et nous aimons le prochain.

861. Quand est-ce que Dieu met en notre âme les vertus théologales?
Dieu, par sa bonté, répand en notre âme les vertus théologales quand il nous orne de la grâce sanctifiante; ainsi, quand nous avons reçu le Baptême, nous avons été enrichis de ces vertus en même temps que des dons du Saint-Esprit.

862. Suffit-il pour être sauvé, d’avoir reçu les vertus théologales par le Baptême?
Pour celui qui a l’usage de la raison, il ne suffit pas d’avoir reçu les vertus théologales par le Baptême, mais il est nécessaire d’en faire souvent les actes.

863. Quand sommes-nous obligés de faire les actes de foi, d’espérance et de charité?
Nous sommes obligés de faire les actes de foi, d’espérance et de charité:
• quand nous sommes arrivés à l’usage de la raison;
• souvent au cours de la vie;
• quand nous sommes en danger de mort.




§ 2. La foi.

864. Qu’est-ce que la foi?
La foi est une vertu surnaturelle, infuse par Dieu dans notre âme, par laquelle, appuyés sur l’autorité de Dieu même, nous croyons tout ce qu’il a révélé et qu’il nous propose de croire par son Église.

865. Comment connaissons-nous les vérités révélées de Dieu?
Nous connaissons les vérités révélées de Dieu par l’intermédiaire de la sainte Église qui est infaillible; c’est-à-dire par l’intermédiaire du pape, successeur de saint Pierre, et par l’intermédiaire des évêques, successeurs des apôtres, qui furent instruits par Jésus-Christ lui-même.

866. Sommes-nous sûrs des choses que la sainte Église nous enseigne?
Nous sommes absolument certains des choses que la sainte Église nous enseigne, parce que Jésus-Christ a donné sa parole que l’Église ne se tromperait jamais.

867. Par quel péché perd-on la foi?
On perd la foi par la négation ou le doute volontaire, quand l’objet n’en serait même qu’un seul des articles proposés à notre croyance.

868. Comment recouvre-t-on la foi perdue?
On recouvre la foi perdue en se repentant du péché commis et en croyant de nouveau tout ce que croit la sainte Église.




§ 3. Les mystères.

869. Pouvons-nous comprendre toutes les vérités de la foi?
Non, nous ne pouvons pas comprendre toutes les vérités de la foi, parce que quelques-unes sont des mystères.

870. Qu’est-ce que les mystères?
Les mystères sont des vérités supérieures à la raison, que nous devons croire, bien que nous ne puissions les comprendre.

871. Pourquoi devons-nous croire les mystères?
Nous devons croire les mystères parce qu’ils ont été révélés de Dieu, qui, étant la Vérité et la Bonté infinies, ne peut ni se tromper ni nous tromper.

872. Les mystères sont-ils contraires à la raison?
Les mystères sont supérieurs et non contraires à la raison; et même la raison elle-même nous persuade de les admettre.

873. Pourquoi les mystères ne peuvent-ils être contraires à la raison?
Les mystères ne peuvent être contraires à la raison parce que c’est le même Dieu qui nous a donné la lumière de la raison et qui a révélé les mystères, et qu’il ne peut se contredire lui-même.




§ 4. L’Écriture sainte.

874. Où sont contenues les vérités que Dieu a révélées?
Les vérités que Dieu a révélées sont contenues dans l’Écriture sainte et dans la Tradition.

875. Qu’est-ce que l’Écriture sainte?
L’Écriture sainte est la collection des livres écrits par les prophètes et les hagiographes, les apôtres et les évangélistes, sous l’inspiration du Saint-Esprit, et reçus par l’Église comme inspirés.

876. En combien de parties se divise la Sainte Écriture?
L’Écriture sainte se divise en deux parties, l’Ancien et le Nouveau Testament.

877. Que contient l’Ancien Testament?
L’Ancien Testament contient les livres inspirés écrits avant la venue de Jésus-Christ.

878. Que contient le Nouveau Testament?
Le Nouveau Testament contient les livres inspirés écrits après la venue de Jésus-Christ.

879. De quel nom appelle-t-on communément l’Écriture sainte?
L’Écriture sainte est appelée communément la «sainte Bible».

880. Que veut dire le mot «Bible»?
Le mot «Bible» veut dire la collection des Livres saints, le Livre par excellence, le Livre des livres, le Livre inspiré de Dieu.

881. Pourquoi l’Écriture sainte est-elle appelée le «Livre» par excellence?
L’Écriture sainte est appelée le «Livre» par excellence, à cause de l’excellence des matières qu’elle traite et de l’auteur qui l’a inspirée.

882. Ne peut-il pas y avoir d’erreur dans l’Écriture sainte?
Il ne peut y avoir aucune erreur dans l’Écriture sainte puisque, en effet, elle est inspirée de Dieu, l’auteur de toutes ses parties est Dieu lui-même. Cela n’empêche pas que dans les copies et les traductions qui en ont été faites, il ne puisse s’être glissé quelques fautes ou des copistes ou des traducteurs. Mais dans les éditions revues et approuvées par l’Église catholique, il ne peut y avoir d’erreur en ce qui regarde la foi ou la morale.

883. La lecture de la Bible est-elle nécessaire à tous les chrétiens?
La lecture de la Bible n’est pas nécessaire à tous les chrétiens, puis qu’ils sont instruits par l’Église; cependant elle est très utile et recommandée à tous.

884. Peut-on lire quelque traduction que ce soit de la Bible en langue vulgaire?
On peut lire les traductions de la Bible en langue vulgaire qui sont reconnues fidèles par l’Église catholique, et qui sont accompagnées d’explications approuvées par elle.

885. Pourquoi ne peut-on lire que les traductions de la Bible approuvées par l’Église?
On ne peut lire que les traductions de la Bible approuvées par l’Église parce qu’elle seule est la légitime gardienne de la Bible.

886. Par qui pouvons-nous connaître le vrai sens des Saintes Écritures?
Nous ne pouvons connaître le vrai sens des Saintes Écritures que par l’interprétation de l’Église, parce que seule elle est garantie d’erreur en cette interprétation.

887. Que devrait faire un chrétien à qui une Bible serait offerte par un protestant ou un émissaire des protestants?
Un chrétien à qui une Bible serait offerte par un protestant ou un émissaire des protestants devrait la rejeter avec horreur, parce qu’elle est interdite par l’Église. S’il l’avait reçue sans y faire attention, il devrait au plus tôt la jeter au feu ou la remettre à son curé.

888. Pourquoi l’Église interdit-elle les Bibles protestantes?
L’Église interdit les Bibles protestantes parce que, ou bien elles sont altérées et contiennent des erreurs, ou bien, manquant de son approbation et de notes qui expliquent les sens obscurs, elles peuvent nuire à la foi. C’est pour cette raison encore que l’Église interdit même les traductions de la Sainte Écriture qu’elle a déjà approuvées, mais qui ont été réimprimées sans des explications approuvées par elle.




§ 5. La Tradition.

889. Dites-moi ce que c’est que la Tradition.
La Tradition est la parole de Dieu qui n’est pas écrite, mais qui, communiquée de vive voix par Jésus-Christ et par les apôtres, est parvenue sans altération de siècle en siècle jusqu’à nous par le moyen de l’Église.

890. Où sont contenus les enseignements de la Tradition?
Les enseignements de la Tradition sont contenus principalement dans les décrets des Conciles, les écrits des saints Pères, les actes du Saint-Siège, les paroles et les usages de la Liturgie sacrée.

891. Quel cas faut-il faire de la Tradition?
Il faut faire de la Tradition le même cas que de la parole de Dieu révélée que contient l’Écriture sainte.




§ 6. L’espérance.

892. Qu’est-ce que l’espérance?
L’espérance est une vertu surnaturelle, infuse par Dieu dans notre âme, par laquelle nous désirons et nous attendons la vie éternelle que Dieu a promise à ses serviteurs, et les secours nécessaires pour l’obtenir.

893. Pour quel motif devons-nous espérer de Dieu le paradis et les secours nécessaires pour le gagner?
Nous devons espérer de Dieu le paradis et les secours nécessaires pour le gagner, parce que Dieu très miséricordieux, par les mérites de notre Seigneur Jésus-Christ, l’a promis à qui le sert de tout coeur; et comme il est très fidèle et tout-puissant, il tient toujours ses promesses.

894. Quelles sont les conditions nécessaires pour obtenir le paradis?
Les conditions nécessaires pour obtenir le paradis sont la grâce de Dieu, l’exercice des bonnes oeuvres, et la persévérance jusqu’à la mort dans son saint amour.

895. Comment perd-on l’espérance?
On perd l’espérance toutes les fois qu’on perd la foi. On la perd encore par les péchés de désespoir ou de présomption.

896. Comment recouvre-t-on l’espérance perdue?
On recouvre l’espérance perdue en se repentant du péché commis et en s’excitant de nouveau à la confiance en la bonté divine.




§ 7. La charité.

897. Qu’est-ce que la charité?
La charité est une vertu surnaturelle, infuse par Dieu dans notre âme, par laquelle nous aimons Dieu pour lui-même par dessus toute chose et le prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu.

898. Pour quels motifs devons-nous aimer Dieu?
Nous devons aimer Dieu parce qu’il est le souverain bien, infiniment bon et parfait. Nous devons aussi l’aimer à cause du commandement qu’il nous en fait et des grands bienfaits que nous recevons de Lui.

899. Comment doit-on aimer Dieu?
On doit aimer Dieu par dessus toutes choses, de tout son coeur, de tout son esprit, de toute son âme et de toutes ses forces.

900. Qu’est-ce qu’aimer Dieu «par dessus toutes choses»?
Aimer Dieu «par dessus toutes choses», c’est le préférer à toutes les créatures les plus chères et les plus parfaites, et être disposé à perdre tout plutôt que de l’offenser et de cesser de l’aimer.

901. Qu’est-ce qu’aimer Dieu «de tout notre coeur»?
Aimer Dieu «de tout notre coeur», c’est lui consacrer tous nos sentiments.

902. Qu’est-ce qu’aimer Dieu «de tout notre esprit»?
Aimer Dieu «de tout notre esprit», c’est diriger vers lui toutes nos pensées.

903. Qu’est-ce qu’aimer Dieu «de toute notre âme»?
Aimer Dieu «de toute notre âme», c’est lui consacrer l’usage de toutes les puissances de notre âme.

904. Qu’est-ce qu’aimer Dieu «de toutes nos forces»?
Aimer Dieu «de toutes nos forces», c’est nous efforcer de grandir toujours davantage dans son amour, et faire en sorte que toutes nos actions aient pour motif et pour fin son amour et le désir de lui plaire.

905. Pourquoi devons-nous aimer le prochain?
Nous devons aimer le prochain pour l’amour de Dieu, parce qu’Il nous le commande et parce que tout homme est son image.

906. Sommes-nous obligés d’aimer aussi nos ennemis?
Oui, nous sommes obligés d’aimer nos ennemis parce que, eux aussi, sont notre prochain et parce que Jésus-Christ nous en a fait un commandement formel.

907. Qu’est-ce qu’aimer le prochain comme soi-même?
Aimer le prochain comme soi-même, c’est lui désirer et lui faire, autant qu’on le peut, le bien que nous devons désirer pour nous-mêmes, et ne lui désirer et ne lui faire aucun mal.

908. Quand est-ce que nous nous aimons comme il faut?
Nous nous aimons comme il faut quand nous cherchons à servir Dieu et à mettre en Lui notre félicité.

909. Comment perd-on la charité?
On perd la charité par tout péché mortel.

910. Comment recouvre-t-on la charité?
On recouvre la charité en faisant des actes d’amour de Dieu, en se repentant et en se confessant comme il faut.




§ 8. Les vertus cardinales.

911. Quelles sont les vertus cardinales?
Les vertus cardinales sont la prudence, la justice, la force et la tempérance.

912. Pourquoi la prudence, la justice, la force et la tempérance sont-elles appelées vertus «cardinales»?
La prudence, la justice, la force et la tempérance sont appelées vertus «cardinales» parce qu’elles sont le pivot [latin: «cardo»] et le fondement des vertus morales.

913. Qu’est-ce que la prudence?
La prudence est la vertu qui dirige toute action vers son but légitime et cherche, par suite, les moyens convenables pour que l’action soit bien faite de toutes façons et, par là, agréable au Seigneur.

914. Qu’est-ce que la justice?
La justice est la vertu par laquelle nous rendons à chacun ce qui lui est dû.

915. Qu’est-ce que la force?
La force est la vertu qui nous rend courageux au point de ne craindre aucun danger, pas même la mort, pour le service de Dieu.

916. Qu’est-ce que la tempérance?
La tempérance est la vertu par laquelle nous réfrénons les désirs désordonnés des jouissances sensibles et nous usons avec modération des biens temporels.